Fantasmagorie à Vendôme

Les folles heures de la place

Conférence

1h15 à 1h30

Jusqu'à 100 personnes

Un cocktail au Ritz ? Un dîner au Club de l’Entresol ? Un spectacle de cirque ou une initiation à l’art de faire parler les fantômes en public ? Choisissez votre programme pour un voyage au cœur de la plus luxueuse (et peut-être la plus belle) place de Paris où se sont succédés, au fil des siècles, les Parisiens les plus riches et peut-être aussi les plus créatifs…

Du roi à l’empereur

Lorsqu’en 1685 Louvois achète l’hôtel de Vendôme et le couvent des Capucines pour construire une place destinée à être bordée de vastes bâtiments publics, il s’agit de mettre en valeur la statue de bronze de Louis XIV commandée à François Girardon. Cette dernière, installée dès 1699 précède l’achèvement de la place dont seules les façades sont construites. En près de quatorze ans, le projet n’a guère avancé et les fonds manquent. Le roi vend le terrain à la ville et les façades construites sont démolies pour réduire l’emprise de la place et attirer les investisseurs désireux d’y élever des hôtels particuliers là où le roi prévoyait des administrations. Octogonale, donnant sur le couvent des Capucines au Nord, c’est par la rue Saint Honoré que se fait l’accès à cette place plébiscitée par les financiers pour sa destination, son entre-soi et son élégance.

Le 13 août 1789, la statue équestre de Louis XIV est brisée. La colonne Vendôme est élevée à sa place en 1810, imitant la colonne Trajane de Rome et surmontée d’une statue de Napoléon en « César ». Reflet des chamboulements de l’histoire de France, cette première statue est supprimée sous la Monarchie de Juillet en 1831 pour être remplacée par une statue de Bonaparte nettement moins avantageuse en « petit caporal ». En 1863, le Second Empire fait rétablir une réplique de l’effigie d’origine qui est toujours en place.

Au rendez-vous de la bonne société.
Financiers et grands du royaume plébiscitent dès le début du XVIIIe siècle cette place fermée et en retrait des axes de circulation. Si la foire Saint Ovide s’y installe un temps, la place est loin d’être commerçante. Réceptions privées, salons et clubs politiques s’y tiennent loin des oreilles indiscrètes. A la fin de l’Ancien Régime, couvent et hôtels particuliers deviennent de nouveaux lieux d’attraction où l’on assiste aussi bien à des spectacles équestres qu’à la mise en scène d’expériences scientifiques ou de nouvelles inventions.
La foule se presse sur cette place si proche du Palais des Tuileries ; le percement de la rue de la Paix en facilite l’accès. La construction de l’Opéra Garnier en fait un lieu incontournable de la deuxième moitié du XIXe siècle ; les joailliers se rapprochent les uns après les autres de leurs clientes qui se rendent au spectacle. César Ritz y installe le premier hôtel de luxe destiné à recevoir la riche clientèle des industriels de passage à Paris pour les recevoir avec tout le confort dont l’époque est capable.
Aujourd’hui encore, à la suite de Boucheron ou Gabrielle Chanel, tous les joailliers se doivent d’avoir une adresse parisienne place Vendôme ou rue de la Paix.

Pour la petite histoire….

La place Vendôme a porté pas moins de cinq noms différents. Initialement Place des Conquêtes puisqu’il s’agissait pour Louvois, Ministre de la Guerre, de concurrencer la Place des Victoires initiée par son rival le Maréchal de la Feuillade, elle prit dès 1689 le nom de Place Louis le Grand en référence à la statue de Louis XIV installée en son centre. Mais le nom de Place Vendôme s’installe rapidement dans le langage parisien du fait de son installation en lieu et place de l’Hôtel du duc de Vendôme. Un nom qu’elle garde jusqu’à nos jours, malgré quelques interruptions notoires : elle devient Place des Piques à la Révolution, ou Place internationale après les émeutes de la Commune.

J’ai participé avec mon entreprise à plusieurs visites organisées par Marjorie (Montmartre, les passages couverts, l’Opéra Garnier, le musée de l’Orangerie…) et j’ai adoré la façon dont elle raconte les lieux, leur histoire ainsi que les anecdotes. Elle est même parvenue à me faire apprécier des oeuvres que je considérais sans intérêt en les replaçant dans le contexte de l’époque et de leur auteur ! Encore merci Marjorie et à bientôt pour de nouvelles visites.

Christine S

Le 08/06/2021

Habituée des conférences des Bonnes Visites à Paris, c’est avec beaucoup de plaisir, qu’en cette période un peu difficile, j’ai suivi toutes les visioconférences proposées. Elles sont très variées et enrichissantes grâce aux excellentes explications de Marjorie qui est passionnée par les divers thèmes qu’elle nous propose… Je pense qu’elles pourront être présentées à l’avenir car cela permet aux personnes éloignées de la région parisienne, fragiles ou malades de partager d’excellents moments. Merci à Marjorie.

Nicole A de Colombes

Le 04/06/2020

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