Fantasmagorie à l’Opéra Garnier

Visite

1h30

Par groupes de 30 personnes

L’Opéra de Paris a connu douze emplacements successifs depuis sa création en 1669 jusqu’à la construction de l’Opéra Garnier. Si celle-ci traina en longueur du fait des difficultés et de l’instabilité politique, Charles Garnier réalisa une œuvre d’art totale, une « fantasmagorie » pour émerveiller les spectateurs.
A votre tour, laissez-vous emporter loin des désordres de la vie de tous les jours et de tous ses dangers pour accéder au rêve éveillé !

Le chef d’œuvre du second Empire

En 1794, l’Opéra national avait pris possession de la salle Montansier, et sa propriétaire jetée en prison, accusée de manière fallacieuse d’avoir voulu incendier la Bibliothèque nationale. Démolie à la suite de l’assassinat du duc de Berry en 1820, la salle Montansier fut remplacée par l’Opéra Le Peletier où Napoléon III à son tour fut victime d’un attentat en 1858, l’incitant à remplacer cet édifice vétuste… L’emplacement de l’Opéra est proposé par le préfet Haussmann. Les contraintes sont importantes : un terrain destiné à être entouré d’immeubles de rapport, en forme de losange, dissymétrique et de très grande envergure. L’architecte Charles Garnier remporte le concours en imaginant pour les sorties au spectacle de l’empereur, un itinéraire rapide et sécurisé entre le palais des Tuileries, où il réside, et la salle de spectacle ! Napoléon III n’a pourtant pas l’occasion d’y voir le moindre spectacle, les travaux trainent du fait des obstacles et la chute du régime les ralentit encore considérablement. La IIIe République rabote les budgets alloués à cette construction, et l’architecte, pratiquement désavoué, n’est même pas invité à l’inauguration.
Les Parisiens découvrent pourtant un lieu féérique où les peintures et les sculptures rivalisent avec les mosaïques et les dorures pour célébrer la musique et la danse. Charles Garnier déploie des trésors de créativité pour soustraire le spectateur à la folie de la rue, préparer et éveiller ses sens alors qu’il se rapproche de sa loge, et enfin le livrer enfin à la magie du spectacle. Un spectacle qui se joue évidemment sur scène… mais pas seulement !

L’opéra, reflet de la société
L’opéra construit de 1861 à 1875 est à Paris l’un des rares lieux de mixité sociale, encore largement réprouvée à l’époque. Ainsi peuvent s’y retrouver, noblesse d’Empire comme d’Ancien Régime, ainsi que la bourgeoisie émergente qui a bâti récemment sa fortune : banquiers, industriels. Tous habitent dans des quartiers différents de Paris et ne se fréquentent pas ! Tout ce beau monde se retrouve à l’Opéra, pas tant pour voir un spectacle que pour se donner en spectacle !!
Les abonnés, qui vont au spectacle plusieurs fois par semaine, ont le privilège de rentrer en premier ; prenant place dans le magnifique escalier, ils animent ce somptueux décor tout en scrutant les autres spectateurs qui arrivent dans un second temps. Et voilà que l’on observe qui arrive au bras de qui, exhibant quelle tenue et avec quels bijoux (bien que ceux-ci soient souvent empruntés chez les joailliers, qui se rapprochent donc rue de la Paix et place Vendôme pour récupérer leurs bijoux après la représentation !)
Plus qu’un simple lieu de divertissement, c’est toute la société de la fin du XIXe siècle qui se met en scène, dans ce monument où les alliances politiques et familiales se font et se défont au rythme des spectacles.

Pour la petite histoire….

La légende d’un lac souterrain sous l’Opéra, largement entretenue par le roman de Gaston Leroux, le Fantôme de l’Opéra, résulte de la nappe phréatique qui se trouvait à cet emplacement et qui est rapidement atteinte lors de la construction des fondations. Pour stabiliser l’édifice, un cuvelage en béton est réalisé après avoir pompé nuit et jour pendant huit mois, asséchant tous les puits des quartiers alentours !

J’ai participé avec mon entreprise à plusieurs visites organisées par Marjorie (Montmartre, les passages couverts, l’Opéra Garnier, le musée de l’Orangerie…) et j’ai adoré la façon dont elle raconte les lieux, leur histoire ainsi que les anecdotes. Elle est même parvenue à me faire apprécier des oeuvres que je considérais sans intérêt en les replaçant dans le contexte de l’époque et de leur auteur ! Encore merci Marjorie et à bientôt pour de nouvelles visites.

Christine S

Le 08/06/2021

Marjorie, merci de ne pas nous avoir laissé tomber pendant ce nouveau confinement. C’est tellement important de se promener à nouveau avec vous et à l’Opera en plus. Alors que nous sommes privés de livres, de cinéma, de spectacle …vous nous emmenez nous régaler de beaux endroits. A bientôt

Carole B de Riantec

Le 19/11/2020

Vous apprécierez aussi…

La Maison La Roche de Le Corbusier

La Maison La Roche de Le Corbusier

Dans les années 1920, lorsque le riche mécène et collectionneur suisse Raoul La Roche commande sa maison à Le Corbusier, le quartier d’Auteuil achève sa mue entreprise depuis la fin du XIXe siècle et son rattachement à la ville de Paris. Au fond d’une verdoyante impasse privée, la maison La Roche conclue avec brio le panorama de l’architecture du début du XXe élaboré dans le quartier.

La Basilique St Denis

La Basilique St Denis

La basilique cathédrale Saint-Denis présente pour le visiteur un triple intérêt : architectural, historique et funéraire. Une visite guidée s’impose pour découvrir toutes les facettes de ce chef-d’œuvre de l’architecture gothique.

La Bibliothèque nationale Tolbiac

La Bibliothèque nationale Tolbiac

Voulue par Mitterrand comme une place publique, cette bibliothèque est devenue le moteur d’un quartier en pleine renaissance. Havre de paix pour les lecteurs installé autour d’un immense jardin clos. L’un des halls abrite les plus grands globes de Vincenzo Coronelli, pour la gloire du Roi Soleil…