La Basilique Saint Denis
Visite guidée
2h
Par groupe de 30 personnes
Edifiée à quelques kilomètres au nord de Paris, la basilique cathédrale Saint-Denis, chef-d’œuvre de l’architecture gothique, présente pour le visiteur un triple intérêt : architectural d’abord car chacune de ses périodes de construction ou de reconstruction a été une révolution artistique, historique ensuite de par ses liens avec la royauté française et funéraire enfin, la nécropole des rois de France regroupant les plus beaux exemplaires de la sculpture funéraire française.
L’écrin de lumière et de couleurs de l’abbé Suger
Construite sur la tombe de saint Denis, évêque missionnaire mort vers 250, l’abbaye de Saint-Denis accueille des sépultures royales depuis la mort de Dagobert en 639. Au début du XIIe siècle, elle est dirigée par l’abbé Suger. D’origine modeste, travailleur acharné, il devient conseiller des rois Louis VI puis Louis VII. Voyageur infatigable, fin diplomate, excellent administrateur, il fut également régent de France. A une époque de grandes réformes du royaume, il fait de son abbaye l’une des plus puissantes de France et y prépare une révolution artistique. En effet, au contraire de saint Bernard et de l’ordre cistercien, il considère que l’architecture, loin d’être austère, doit illustrer le précepte selon lequel « Dieu est lumière ». Ainsi à Saint-Denis l’architecture, riche de nouvelles caractéristiques, monte toujours plus haut avec de plus en plus de légèreté ; les fenêtres toujours plus grandes, ornées de vitraux, baignent de lumière et de couleurs l’intérieur de l’édifice. Véritable révolution artistique où pierre, lumière et couleur deviennent symboliques et montrent au fidèle le chemin. Partant du principe que la beauté élève l’âme, Suger ouvre à la basilique Saint-Denis la voie à de nouvelles recherchent architecturales, le gothique est né.
Nécropole des rois de France
Pour profiter de l’intercession de saint Denis, Dagobert est le premier d’une longue série de rois à choisir Saint-Denis comme lieu de sépulture. La proximité avec les reliques du saint est réputée faciliter l’accès au paradis.
Quelques rois Mérovingiens, des Carolingiens et presque tous les Capétiens à la suite de Dagobert, choisirent de reposer à Saint-Denis. Au total, 42 rois, 32 reines, 60 princes et princesses ainsi qu’une dizaine de serviteurs de la monarchie en font leur dernière demeure. Mais ce n’est qu’à partir de Saint Louis que les sépultures royales prennent de l’importance. Pour s’inscrire dans la dynastie capétienne comme l’héritière des Mérovingiens, Louis IX commande seize gisants de marbre qu’il fait placer dans le chœur. Il inaugure ainsi
pour la Basilique une nouvelle ère : celle d’un haut lieu de la sculpture funéraire française. Alors que les Valois continuent à commander des gisants, celui de Charles V étant sans doute le premier portrait officiel de l’histoire de la sculpture funéraire, les rois de la Renaissance commandent de somptueux tombeaux, véritables arcs de triomphe, signe de la redécouverte de l’Antiquité. Et alors que les premiers Bourbon n’ont plus besoin de ces sépultures pour légitimer leur pouvoir et se contentent de simples cénotaphes, Louis XVIII commande à son tour un tombeau en souvenir de son frère Louis XVI et de Marie-Antoinette, illustrant de nouveau les rapports complexes de la monarchie française avec l’abbaye de Saint-Denis.
Pour la petite histoire….
Le 16 octobre 1793, les révolutionnaires saccagent la basilique et vident les tombeaux royaux. La plupart veulent détruire toute trace de la monarchie, d’autres cherchent de l’or mais parmi les émeutiers, certains cherchent surtout… les cœurs des souverains ! Ceux-ci se négocient en effet pour des fortunes auprès des peintres. Avec ces cœurs, les artistes fabriquent la mummie, une couleur brune à la fois profonde et brillante que l’on retrouve aujourd’hui sur des toiles de Martin Drolling ou Pau de Saint Martin !
J’ai participé avec mon entreprise à plusieurs visites organisées par Marjorie (Montmartre, les passages couverts, l’Opéra Garnier, le musée de l’Orangerie…) et j’ai adoré la façon dont elle raconte les lieux, leur histoire ainsi que les anecdotes. Elle est même parvenue à me faire apprécier des oeuvres que je considérais sans intérêt en les replaçant dans le contexte de l’époque et de leur auteur ! Encore merci Marjorie et à bientôt pour de nouvelles visites.
Le professionnalisme, les connaissances historiques et culturelles, la pédagogie de Marjorie ont rendu cette « visite » sur les Expositions Universelles hyper intéressante et enrichissante. Nous aurions pu continuer à l’écouter pendant des heures. Hâte de la retrouver pour les visites dans Paris.
Crédits photos : Les Bonnes Visites
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