L'hôtel de Beauvais

Joyau du Marais

Visite guidée

1h30

Jusqu'à 25 participants

Au coeur du Marais, en 1654, Pierre de Beauvais, conseiller du roi, fait l’acquisition d’une ancienne demeure du XIIIe siècle. Sa femme, Catherine Bellier, est la première femme de chambre de la reine Anne d’Autriche et sa plus intime confidente. Bénéficiant des largesses royales, le couple fait édifier par Antoine Le Pautre, architecte du roi, un somptueux hôtel, chef d’oeuvre d’ingéniosité. Acquis par la Ville de Paris en 1943, l’hôtel de Beauvais fait l’objet d’importantes restaurations et abrite actuellement la Cour Administrative d’Appel. Laquelle nous dévoile, le temps d’une visite, la cour et l’escalier d’honneur, l’escalier elliptique menant à la chapelle, les salles d’audience et le cellier gothique; autant de lieux habituellement fermés au public. 

Hôtel Gaillard

 « Cateau la Borgnesse »

Fille d’un marchand de tissu, ayant grandi loin de la cour et de la noblesse, Catherine Bellier ne pouvait s’enorgueillir d’un physique avantageux. Une particularité fait sa légende : elle porte un œil de verre. Cela lui vaut le surnom peu flatteur de « la Borgnesse » ou « Cateau la Borgnesse ». Son union avec Pierre de Beauvais, marchand-drapier fournisseur de la Cour en textile, lui permet cependant de faire son entrée au Louvre. Bien qu’issue d’un milieu modeste, et en dépit de son manque d’instruction, elle fait preuve de beaucoup d’esprit et entre au service d’Anne d’Autriche en tant que femme de chambre. Peu à peu, Cateau la Borgnesse gagne la confiance de la Reine-Mère, auprès de laquelle elle sait se rendre indispensable.

Malgré son physique ingrat, Catherine de Beauvais collectionne les amants. C’est donc tout naturellement vers elle qu’Anne d’Autriche se tourne lorsqu’il s’agit de déniaiser le jeune Louis XIV. Une mission pour laquelle elle recevra de la Reine le terrain sur lequel s’élèvera l’Hôtel de Beauvais, une rente de 2000 livres et même le titre de baron pour son mari complaisant !

Une architecture hors du commun

Catherine et Pierre de Beauvais choisissent pour leur demeure l’architecte Antoine Le Pautre qui vient de se signaler en publiant un recueil de dessins d’architecture. S’appuyant sur les fondations des maisons médiévales (dont une partie est toujours visible), Antoine Le Pautre utilise l’irrégularité de la parcelle de manière fort ingénieuse. Sous des airs de grande maison bourgeoise, avec son vestibule tout en contrastes et son escalier d’honneur, l’Hôtel de Beauvais intègre également des boutiques à la manière des palais romains, tout en étant conçu de manière très habile et déguisée comme l’archétype de l’hôtel parisien à la mode.

A l’intérieur de l’hôtel, Le Pautre aménage des appartements d’un luxe sans équivalent, avec une distribution des pièces si judicieuse qu’elle devient une référence de l’architecture française.

Pour la petite histoire….

C’est au balcon de l’Hôtel de Beauvais qu’Anne d’Autriche prend place le 26 août 1660 pour assister à l’entrée triomphale dans Paris de Louis XIV et de la nouvelle reine Marie-Thérèse. La reine-mère est accompagnée de Turenne et de Mazarin, lequel songe certainement à ces belles pierres qui étaient prévues pour le Louvre et qu’Anne d’Autriche avaient offertes, contre son avis, à Catherine de Beauvais !

J’ai participé avec mon entreprise à plusieurs visites organisées par Marjorie (Montmartre, les passages couverts, l’Opéra Garnier, le musée de l’Orangerie…) et j’ai adoré la façon dont elle raconte les lieux, leur histoire ainsi que les anecdotes. Elle est même parvenue à me faire apprécier des oeuvres que je considérais sans intérêt en les replaçant dans le contexte de l’époque et de leur auteur ! Encore merci Marjorie et à bientôt pour de nouvelles visites.
Christine S

Le 08/06/2021

Le professionnalisme, les connaissances historiques et culturelles, la pédagogie de Marjorie ont rendu cette « visite » sur les Expositions Universelles hyper intéressante et enrichissante. Nous aurions pu continuer à l’écouter pendant des heures. Hâte de la retrouver pour les visites dans Paris.
Mélanie Dufond

Crédits photos : Les Bonnes Visites – 

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