Le Palais-Royal

En plein centre de Paris, à deux pas du Louvre, le Palais Royal et ses jardins jouissent d’une atmosphère calme et reposante. Un calme d’autant plus surprenant que ce palais construit pour Richelieu puis cédé à Louis XIII, fut transformé par la famille d’Orléans au point d’en faire le lieu le plus palpitant de la ville. Premier centre commercial, premiers cafés et restaurants virent défiler tour à tour la plus belle clientèle parisienne comme la plus dévergondée, la famille royale comme les révolutionnaires… Un lieu qui ne manque ni de panache, ni de contradictions !

Le palais somptueux du Cardinal Richelieu

Au XVIe siècle, l’installation de la Cour au Louvre entraina la construction de nombreux hôtels dans le quartier qui connaîtra son âge d’or au siècle suivant. Le Cardinal Richelieu en particulier, tira profit de sa nomination au poste de Directeur général des Fortifications pour faire détruire les remparts de Charles V à son avantage et se constitua, au gré des achats, un vaste domaine de 400m de long sur 140 m de large… C’est encore Richelieu qui dicta la direction des rues à ouvrir, orientées en fonction de son palais, créant ainsi un tout nouveau quartier aux allures encore campagnardes mais où les demeures des grands du royaume rivalisaient d’élégance. Mais comme le disait Corneille « L’univers entier ne peut rien avoir d’égal/Aux superbes dehors du Palais Cardinal » ! En effet, le cardinal Richelieu est un haut-dignitaire de l’Eglise, en plus d’être le Premier ministre du Roi : sa demeure se doit d’être somptueuse ! Richelieu passe ainsi commande de son palais à l’architecte royal Jacques Lemercier qui aménage de luxueux appartements, une galerie de peintures et même un théâtre privé ! Un luxe qui reviendra au roi à la mort du cardinal.

Beaucoup plus commode et convenable que le Louvre, Anne d’Autriche s’y installe avec ses fils. Hélas, Louis XIV y sera traumatisé par les événements de la Fronde au point de céder le palais à son frère, Philippe d’Orléans. Propriété des Orléans, au cœur du pouvoir et de Paris, le palais que l’on appelle royal depuis la mort de Richelieu devient le cœur palpitant de la ville.

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Le centre de la vie parisienne

En 1717, Philippe d’Orléans est désigné régent du royaume. Jusqu’en 1722, année du couronnement de Louis XV, l’édifice est au cœur de la vie politique et artistique. Il ne se passe pas un jour sans qu’il n’accueille fêtes et soupers somptueux. Le régent s’y montre d’ailleurs souvent dans un état peu convenable… Son arrière-petit-fils reçoit la propriété du Palais-Royal en 1780. Vivant très largement au-dessus de ses moyens, il fait lotir le pourtour du jardin, ouvre des commerces et fait de ce lieu le pôle d’attraction du tout Paris. Débordant d’idées pour attirer le public, opéra, théâtre, cirque voient le jour au cœur d’une architecture élégante. La Révolution mettra finalement un terme aux extravagances du Duc, l’empêchant d’en tirer véritablement profit, sans pour autant freiner l’activité débordante des lieux.

Parmi les commerces qui naissent au Palais-Royal, cafés et restaurants font preuve d’ingéniosité pour attirer la clientèle : système de tables mécaniques, serveurs ventriloques : « Tout ce qu’il est possible de trouver à Paris est au Palais-Royal ». Rien de surprenant à ce que les intellectuels et les sans-culottes s’y donnent rendez-vous au milieu des journalistes, comédiens et des badauds.

Pour la petite histoire….

Midi pétante ! Dans le jardin, un petit canon en bronze, réalisé par un horloger de la galerie de Beaujolais, fut installé sur la ligne méridienne de Paris. Une loupe provoquait la mise à feu de la mèche grâce aux rayons du soleil : il permettait aux Parisiens de régler leur montre chaque jour à midi lorsqu’il tonnait.

Crédits photos : Michael Heise, Unsplash et Stan Madoré, Pixabay

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