Maison La Roche

Le Corbusier

Visite guidée

1h30

Par groupe de 15 participants

Dans les années 1920, lorsque le riche mécène et collectionneur suisse Raoul La Roche commande sa maison à Le Corbusier, le quartier d’Auteuil achève sa mue entreprise depuis la fin du XIXe siècle et son rattachement à la ville de Paris. Au fond d’une verdoyante impasse privée, la maison La Roche conclue avec brio le panorama de l’architecture du début du XXe élaboré dans le quartier.

Promenade architecturale à Auteuil

A la suite de son annexion en 1860, le village d’Auteuil connaît une croissance très forte de sa population, passant de 500 habitants à 70 000 en l’espace de soixante-dix ans. Le quartier possède en effet de sérieux atouts : une implantation idéale le long de la route conduisant à Versailles, un joli panorama sur la Seine, une exposition ensoleillée idéale pour les cultures, des eaux minérales réputées et enfin le Bois de Boulogne à proximité. Rien d’étonnant donc à ce que les bourgeois ou les artistes, qui avaient pris l’habitude d’y venir en villégiature, décident de s’y installer ! Ainsi nait un véritable laboratoire d’architecture où les façades Art Nouveau se confrontent aux façades Art Déco pour le plus grand plaisir du promeneur…

Cette pression immobilière intense rend les parcelles disponibles rares et explique que Le Corbusier construise non pas une, mais deux maisons sur cette parcelle en « L » au fond du Square du Docteur Blanche. A l’intérieur de ce qui semble n’être qu’un seul bâtiment, deux maisons aux programmes différents, presque opposés, illustrent le génie de l’artiste. Une maison d’habitation familiale jouxte une maison-galerie d’art pour une collectionneur célibataire. Véritable écrin pour la collection de son mécène, bienfaiteur, admirateur et ami tout à la fois, Le Corbusier en pense les couleurs, les meubles et le décor dans ses moindres aspects. Autant d’éléments, meubles de Charlotte Perriand, peintures de Le Corbusier ou d’Amédée Ozenfant, aujourd’hui encore présentés par la Fondation Le Corbusier qui occupe les lieux.

Cinq points d’une architecture nouvelle

Théoricien de l’architecture moderne, Le Corbusier utilise pour la première fois à la Maison La Roche l’ensemble de ce qu’il nommera quelques années plus tard, en 1927, les « cinq points d’une architecture nouvelle » : il s’agit des pilotis, du toit-jardin, du plan libre, de la fenêtre en longueur et de la façade libre. La maison La Roche, grâce à la bienveillance du mécène-collectionneur, devient un terrain d’expérimentation pour Le Corbusier.

La réalisation de l’ensemble de ces éléments est rendue possible grâce à l’utilisation de matériaux de construction nouveaux, tels que le béton armé. Partout, les points de vue attisent la curiosité. L’architecture crée des Jeux de lumières et de volumes qui appellent le visiteur à la découverte des autres espaces. Elle multiplie les points de vue, invitant à la déambulation, à la « promenade architecturale » de l’aveu même de Le Corbusier.

Première réalisation complète de Le Corbusier, elle anticipe la réalisation de la Villa Savoye, manifeste de l’architecture moderne construite quelques années plus tard à Poissy.

Pour la petite histoire….

Lorsque l’on pense aux « villas puristes » construites par Le Corbusier dans les années 1920, le blanc vient immédiatement à l’esprit. Une visite de la Maison La Roche permet de saisir toute l’importance des couleurs pour Le Corbusier, bien avant les façades polychromes de ses cités-logements. Entièrement restituées par la Fondation lors des dernières restaurations, les couleurs des espaces font raisonner les peintures exposées et rappellent que, de l’aveu de l’artiste, « entièrement blanche, la maison serait un peu à crème ».

J’ai participé avec mon entreprise à plusieurs visites organisées par Marjorie (Montmartre, les passages couverts, l’Opéra Garnier, le musée de l’Orangerie…) et j’ai adoré la façon dont elle raconte les lieux, leur histoire ainsi que les anecdotes. Elle est même parvenue à me faire apprécier des oeuvres que je considérais sans intérêt en les replaçant dans le contexte de l’époque et de leur auteur ! Encore merci Marjorie et à bientôt pour de nouvelles visites.
Christine S

Le 08/06/2021

Le professionnalisme, les connaissances historiques et culturelles, la pédagogie de Marjorie ont rendu cette « visite » sur les Expositions Universelles hyper intéressante et enrichissante. Nous aurions pu continuer à l’écouter pendant des heures. Hâte de la retrouver pour les visites dans Paris.
Mélanie Dufond

Crédits photos : Les Bonnes Visites @FLC/ADAGP

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