Paris Ville Lumière
Une histoire de l'éclairage publicVisioconférence / conférence en salle
1h à 1h30
Jusqu'à 100 participants
La ville Lumière fut longtemps la ville de l’obscurité. Au Moyen Age, les rues parisiennes ne sont pratiquement pas éclairées. Et si l’on attribue la naissance de l’éclairage public au règne de Louis XIV, Paris peine à imposer l’éclairage au gaz et plus encore l’électricité par la suite. Ce sont pourtant ses expériences, démonstrations, l’organisation de la première Exposition internationale d’électricité qui vaudront à Paris son surnom de « Ville lumière ».
Du Moyen Age à nos jours, de la première lanterne royale à la fée électricité, cette conférence fait la lumière sur un progrès technique qui scande, sécurise et anime la vie nocturne.
Et la lumière fut…
Par une ordonnance de 1318, le roi de France, Philippe V le Long, met en place les prémices de l’éclairage parisien : trois lanternes qui éclairent trois des hauts lieux stratégiques de la ville : à la porte du Châtelet, afin de « déjouer les entreprises des malfaiteurs », à la Tour de Nesles pour indiquer l’entrée de la ville aux mariniers et enfin au cimetière des Innocents. Hormis l’éclairage provisoire mis en place pour les fêtes ou lors de conflits, ces trois lanternes restent pendant plus d’un siècle le seul éclairage des nuits parisiennes.
En 1558, le Parlement ordonne l’installation de lanternes dans chaque rue de la capitale mais le financement de l’opération repose entièrement sur les Parisiens qui refusent de payer. A peine fabriqué le matériel est revendu pour régler les fournisseurs !
Après plusieurs tentatives tout aussi infructueuses, c’est finalement sous Louis XIV que les rues de Paris s’éclairent les mois d’hiver (les nuits sans lune uniquement !), du crépuscule au milieu de la nuit. Le succès de cette initiative tient à la mise en place d’une taxe qui permet de financer le matériel, alors que pendant un siècle encore, l’allumage et l’entretien des lanternes reste confié aux habitants avec plus ou moins de succès…
Le siècle des Lumières ?
A partir de 1763, les lanternes furent peu à peu remplacées par des réverbères à huile, équipés de réflecteurs, éclairant ainsi davantage. L’huile végétale remplaçant petit à petit l’huile de tripes, les Parisiens découvraient alors une lumière plus blanche et moins nauséabonde. De quoi trouver les premiers becs de gaz bien trop nauséabonds en plus d’être dangereux. Les premières installations tiendront davantage d’entreprises privées que de l’éclairage public… Si bien que lorsque l’on fait les premiers essais d’éclairage électrique sur la place de la Concorde en 1844, une bonne partie de la ville est encore éclairée par des lanternes à huile… Il faut attendre les travaux d’Haussmann pour que l’éclairage au gaz gagne peu à peu toute la capitale, alors même que les découvertes et les différentes applications de l’électricité se multiplient. Si les rues de Paris ne sont plus plongées dans l’obscurité, elles ne bénéficient de cet éclairage électrique que lors des fêtes ou des grandes Expositions. Monuments illuminés, vitrines des magasins, publicités des Grands Magasins, Paris devient aux yeux du monde : la Ville Lumière.
Pour la petite histoire….
Lorsqu’éclate la Première Guerre mondiale, la lumière fait de Paris une cible facile. L’aviation en est encore à ses débuts mais l’armée allemande fait déjà des incursions dans le ciel français grâce à ses zeppelins. Fernand Jacopozzi, spécialiste des illuminations festives, propose la création d’un faux Paris lumineux dans une zone non bâtie des boucles de la Seine pour tromper l’ennemi ! Un étonnant projet dont le chantier fut interrompu par l’armistice.
J’ai participé avec mon entreprise à plusieurs visites organisées par Marjorie (Montmartre, les passages couverts, l’Opéra Garnier, le musée de l’Orangerie…) et j’ai adoré la façon dont elle raconte les lieux, leur histoire ainsi que les anecdotes. Elle est même parvenue à me faire apprécier des oeuvres que je considérais sans intérêt en les replaçant dans le contexte de l’époque et de leur auteur ! Encore merci Marjorie et à bientôt pour de nouvelles visites.
Le professionnalisme, les connaissances historiques et culturelles, la pédagogie de Marjorie ont rendu cette « visite » sur les Expositions Universelles hyper intéressante et enrichissante. Nous aurions pu continuer à l’écouter pendant des heures. Hâte de la retrouver pour les visites dans Paris.
Crédits photos : Giuseppe Canella, La place Louis XV, Paris Musée Carnavalet (détail) – Domenico Ferri, Le boulevard des Italiens la nuit, Paris Musée Carnavalet (détail)
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