La Bibliothèque F. Mitterrand
et les globes de CoronelliVisite guidée
1h30
20 participants
Voulue par François Mitterrand comme une place publique et un lieu de passage, la bibliothèque est devenue le moteur d’un quartier en pleine renaissance. Bâtiment minimaliste et fonctionnel, havre de paix pour les lecteurs installés autour d’un immense jardin clos. Dans l’un des halls sont exposés les plus grands globes du monde, prouesse artistique et scientifique de Vincenzo Coronelli, pour la gloire du Roi Soleil…
Héritière de collections royales
La Bibliothèque François Mitterrand, également appelée Tolbiac, n’est que l’un des quatre sites parisiens de la Bibliothèque nationale. Héritière des collections royales constituées depuis la fin du Moyen Age, enrichie par les achats royaux, dotes, ou même confiscations, elle est aujourd’hui l’une des plus importantes au monde.
La première bibliothèque royale a été réunie par le roi Charles V au XIVe siècle mais elle fut dispersée après sa mort. Les vrais débuts de la bibliothèque du roi remontent au temps de Louis XI, un siècle plus tard. Cette collection d’enluminures et de manuscrits grecs, arabes, hébreux acquis grâce au réseau des ambassadeurs et des voyageurs suit les déplacements de la cour itinérante. Transportée d’Amboise à Blois, Fontainebleau puis Paris, la Bibliothèque royale est, là encore, trimballée de collège en couvent avant d’être accaparée par Colbert dans « les maisons au bout de ses jardins ».
Installée dans le quadrilatère Richelieu en 1721, elle prend une nouvelle dimension grâce à l’abbé Bignon, le bibliothécaire du roi. Visionnaire de ce que deviendra la Bibliothèque nationale de France, il organise les collections en cinq départements et les rend accessibles aux simples curieux. Devenue « nationale » à la Révolution, la bibliothèque ne cesse de s’enrichir au cours des siècles.
Un édifice à la hauteur des collections
Lors de ses vœux télévisés le 14 juillet 1988, le Président François Mitterrand annonce » la création et l’aménagement de l’une ou de la plus grande et de la plus moderne bibliothèque de monde « , laquelle ouvre ses portes aux chercheurs et au grand public entre 1996 et 1998 après une dizaine d’années de travaux et de polémiques. Un chantier mené tambour battant par l’architecte Dominique Perrault. L’édifice s’organise en un socle autour d’un jardin, surmonté aux angles de quatre tours de 79 m de haut. Chaque tour correspond à une branche du savoir : la Tour des Temps, des Lois, des Nombres et des Lettres. Les espaces baignés de lumières permettent de circuler de l’une à l’autre, de salle de lecture en salle d’exposition, dans une architecture minimaliste servie par des matériaux bruts et simples et du mobilier aux lignes épurées.
La Bibliothèque a d’ailleurs remporté en 1996 le prestigieux prix Mies van der Rohe, décerné tous les deux ans par l’Union Européenne pour récompenser la construction reconnue comme présentant la meilleure qualité architecturale en Europe.
Une visite dans ce lieu de travail et de calme loin du tumulte parisien s’impose également pour y découvrir les globes terrestres et célestes du savant Coronelli offerts à Louis XIV, exemple le plus spectaculaire de la portée universaliste de la Bibliothèque nationale.
Pour la petite histoire….
Les arbres du jardin sont plus vieux que la Bibliothèque ! En effet, pour évoquer l’image d’un cloître médiéval et assurer une ambiance calme et apaisée aux lecteurs au milieu de l’ambiance bruyante de la ville, un jardin intérieur de plus d’un hectare a été planté. Des arbres adultes ont été sauvés d’une forêt normande, là où une carrière devait les faire disparaître et replantés au cœur de la bibliothèque naissante.
Crédits photos : Khamkéo Vilaysing sur Unsplash
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