La bibliothèque Richelieu
Un écrin pour le savoirVisite guidée
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Héritière des collections royales constituées depuis la fin du Moyen Âge, sans cesse augmentées au cours des siècles, la Bibliothèque nationale a élu domicile sur le site Richelieu depuis le XVIIIe siècle. Ancien palais du Cardinal Mazarin, le site a été transformé avec génie par Labrouste, dont la grande salle de lecture vient d’être restaurée. La grande salle ovale de Jean-Louis Pascal, restaurée également rouvre aux visiteurs cette année.
Héritière des riches collections royales
La Bibliothèque nationale est l’héritière des collections royales constituées depuis la fin du Moyen Age. Enrichie par les achats, les dotes royales, ou même les confiscations, elle est aujourd’hui l’une des plus importantes au monde.
La première bibliothèque royale a été réunie par le roi Charles V au XIVe siècle mais elle fut dispersée après sa mort. Les vrais débuts de la bibliothèque du roi remontent au temps de Louis XI, un siècle plus tard. Cette collection d’enluminures et de manuscrits grecs, arabes, hébreux acquis grâce au réseau des ambassadeurs et des voyageurs suit les déplacements de la cour itinérante. Transportée d’Amboise à Blois, Fontainebleau puis Paris, la Bibliothèque royale est, là encore, trimballée de collège en couvent avant d’être accaparée par Colbert dans « les maisons au bout de ses jardins ».
Finalement, c’est la faillite de la banque de John Law, qui avait investi le palais de Mazarin situé de l’autre côté de la rue Vivienne, en face de la maison de Colbert, qui donna l’idée au Régent Philippe d’Orléans de lui consacrer ces bâtiments désertés par le financier.
Royale, impériale, nationale ?
En 1721, lors de son installation sur le site Richelieu, elle prend une nouvelle dimension grâce à l’abbé Bignon, le bibliothécaire du roi. Visionnaire de ce que deviendra la Bibliothèque nationale de France, il organise les collections en cinq départements et les rend accessibles aux simples curieux.
Puisqu’une organisation rationnelle des collections se met en place, il devient nécessaire d’adapter les bâtiments aux collections. La bibliothèque ayant pris place dans d’anciens hôtels particuliers, dont les plus anciens avaient été élevés pour le cardinal Mazarin rue de Richelieu (d’où les confusions…), Robert de Cotte, architecte du Roi, est chargé d’adapter les lieux à leur nouvelle destination. Devenue « nationale » à la Révolution, la Bibliothèque ne cesse de s’enrichir au cours des siècles, nécessitant des locaux toujours plus grands. Un siècle après son installation, la bibliothèque gagne de nouveaux espaces avec le déménagement de la Bourse. Louis Visconti y crée une grande salle de lecture, installe le chauffage… mais c’est Henri Labrouste, qui donne à l’édifice la dimension digne de son nouveau rang de Bibliothèque impériale en créant la première bibliothèque moderne. Préservée par les travaux de son successeur Jean-Louis Pascal, la bibliothèque s’enorgueilli d’un nouveau chef d’œuvre, la salle ovale, dont la splendeur répond aux décors des galeries préexistantes, véritable écrin pour le savoir.
Pour la petite histoire….
A qui profite le crime ? En face de la bibliothèque nationale, dans l’actuel square Louvois, se trouvait jadis le Théâtre National ou Théâtre des Arts construit par Mademoiselle de Montansier en 1793. Mademoiselle de Montansier y fit jouer des pièces nouvelles dont le succès aurait, dit-on, éveillé la jalousie de ses concurrents… Les théâtres étant encore éclairés à la chandelle, il fut donc bien commode de lui reprocher d’avoir fait bâtir son théâtre en face de la bibliothèque nationale, dans le seul but d’incendier ce précieux dépôt !! La directrice fut envoyée en prison mais les représentations ne cessèrent pas pour autant…
Crédits photos : Par Adelphilos — Travail personnel, CC BY-SA 4.0,
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