Le Collège des Bernardins

Chef d’œuvre de l’architecture cistercienne.

Visite

1h30

De 2 à 20 personnes

Au cœur du Quartier Latin est construit, à partir de 1248, le collège des Bernardins pour assurer aux étudiants envoyés des abbayes cisterciennes des conditions de vie et de travail dignes à Paris.

Tout à tour lieu d’enseignement, prison, caserne de pompiers, le Collège récemment racheté et restauré par l’archevêché de Paris vous ouvre les portes d’une des plus grandes salles gothiques de Paris. Visite guidée d’une architecture à couper le souffle.

Des Cisterciens à Paris

Jouissant d’un enseignement universitaire qui avait été reconnu par le roi Philippe-Auguste et le pape Innocent III dès le début du XIIe siècle, Paris est alors la capitale intellectuelle de l’Europe. Le quartier n’est pas non plus choisi au hasard, encore appelé « Quartier de l’Université », ce quartier de la rive gauche regroupe tous les lieux d’enseignement importants que compte la capitale.

Au XIIIe siècle, l’Université ne désigne pas encore une institution ou un édifice mais la communauté des enseignants et des étudiants placés sous l’autorité de l’Eglise ; la théologie demeurant la discipline maitresse. Les collèges, que l’on pourrait comparer à des pensionnats car ils ne sont pas toujours le lieu de l’enseignement, permettent d’assurer aux étudiants des conditions de vie propices au travail et à la prière tout en les préservant des tentations de la vie urbaine. Ces tentations sont d’autant plus nombreuses pour les Cisterciens qu’ils viennent de lieux reculés. En effet, en application de la réforme de saint Bernard de Clairvaux, ils ont fait le vœu de conjuguer indépendance économique et activité liturgique, activité apostolique et le refus du monde. Les abbayes cisterciennes sont donc souvent très isolées. En conséquence, les moines n’y reçoivent que peu de formation intellectuelle. Un manque que la fondation du Collège des Bernardins entend bien combler, pour permettre à cet ordre de se maintenir dans ce siècle d’ébullition intellectuelle.

Un bâtiment à l’histoire mouvementée

En 1245, le pape autorise l’ordre cistercien à fonder des lieux d’enseignement réservés exclusivement aux moines de l’ordre, pour préserver leur vœu de clôture. L’ordre achète ce terrain aux moines de l’abbaye de St-Victor et les travaux commencent en 1248. Les bâtiments, dont une partie seulement est arrivée jusqu’à nous, sont conçus pour conjuguer apprentissage et pratique liturgique. L’enseignement y est dispensé pendant 500 ans, jusqu’à la Révolution. Celle-ci entend réduire autant que possible l’influence de l’Eglise sur la société et donc retirer l’enseignement aux religieux. En 1790, les bâtiments du collège sont vidés, confisqués et confiés à la ville de Paris. Une grande partie d’entre eux sont vendus et démolis, utilisés comme carrière de pierres. Fait bien national en 1791, peu voire pas entretenu, le collège des Bernardins sert de prison jusqu’à ce que la ville de Paris le rachète en 1804 pour y installer archives et magasins de stockage. Après ces épisodes aussi courts que destructeurs, une caserne de pompier est installée de 1845. Si une partie des bâtiments se prête volontiers à la vie en collectivité des casernes, faire circuler les camions des pompiers entre les colonnettes gothiques est une véritable prouesse à laquelle se plient les sapeurs-pompiers jusqu’en 1995 !

Pour la petite histoire….

En vertu du décret du 2 novembre 1789 et sur une proposition de Talleyrand, évêque d’Autun, nombre de biens dont le Collège des Bernardins furent confisqués. Ils appartenaient auparavant à la Couronne, à l’Eglise ou à certains nobles. La Loi du 9 juillet 1790 autorisa la vente de ces biens pour résoudre la crise financière qui avait causé la Révolution et renflouer les caisses de l’Etat au bord de la banqueroute.

Au moment de la Révolution, une croyance erronée mais fort répandue justifiait également ces confiscations : peu avant l’an mille, le clergé aurait incité les populations terrifiées par le changement de millénaire à se laver de leurs péchés en faisant don de leurs propriétés aux monastères. Il devenait donc légitime de rendre tous ces biens fonciers au peuple qui en avait été dépossédé par une ignoble supercherie. 

J’ai participé avec mon entreprise à plusieurs visites organisées par Marjorie (Montmartre, les passages couverts, l’Opéra Garnier, le musée de l’Orangerie…) et j’ai adoré la façon dont elle raconte les lieux, leur histoire ainsi que les anecdotes. Elle est même parvenue à me faire apprécier des oeuvres que je considérais sans intérêt en les replaçant dans le contexte de l’époque et de leur auteur ! Encore merci Marjorie et à bientôt pour de nouvelles visites.

Christine S

Le 08/06/2021

Un programme artistique , culturel et historique de très grande qualité. Marjorie a le don de transmettre son enthousiasme et de partager ses connaissances. En cette période de confinement nous ne pouvons que vous inciter à choisir un thème à découvrir ou à approfondir pour vous faire une idée par vous-même .Vous ne le regretterez pas .Merci Marjorie. Anny et Guy

GUY R de HOUILLES

Le 26/03/2021

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