La Nouvelle Athènes

Visite guidée

1h30 à 2h

Jusqu'à 25 personnes

Spéculateurs et promoteurs immobiliers ne sont pas l’apanage de notre époque, loin s’en faut. En plein Paris, comme son nom ne l’indique pas, la Nouvelle Athènes en est l’un des plus beaux exemples. Quartier construit presque entièrement par des promoteurs dans la première moitié du XIXe siècle, il attire une clientèle choisie d’artistes romantiques et offre un panorama aussi unique que complet de l’architecture parisienne de l’époque.

Une juteuse opération immobilière

Au sortir de l’Empire, Paris étouffe dans des limites étriquées, un centre-ville dense et insalubre ; nombreux sont les Parisiens qui cherchent à s’installer en bordure de la capitale. Situé en dehors de l’ancienne enceinte des Fermiers généraux, le quartier des Porcherons, comme la Nouvelle France ou le quartier de l’Europe avant lui, va se métamorphoser. Attirés par l’air pur de la campagne comme la proximité des Grands Boulevards, lieu de rendez-vous incontournable de la société parisienne, les Parisiens apprécient de s’installer autour de l’église Notre-Dame-de-Lorette nouvellement construite. Ils disposent ainsi, de toutes les commodités de la ville, des avantages de la campagne et ne sont jamais bien loin des théâtres, opéras et autres lieux de divertissement où il est essentiel d’être vu…

La demande croissante de logements va pousser quelques spéculateurs à acheter de larges parcelles de terrain qui seront loties tantôt de maisons de choix tantôt d’immeubles de rapport pour obtenir un maximum de loyers…

Le quartier ainsi bâti autour de Notre-Dame-de-Lorette s’est donc entièrement construit dans ces décennies du XIXe siècle et devient un laboratoire d’architecture. D’abord quelques belles résidences dans le goût grec pour des personnalités choisies ; puis des immeubles de rapport pour accueillir toujours plus de locataires. Les loyers bon-marché, la proximité des lieux à la mode attirent en particulier les jeunes femmes fraîchement arrivées de province qui cherchent fortune sur le boulevard et dont l’installation à proximité de l’église leur vaudra le surnom de « lorettes ».

Une stratégie publicitaire bien pensée

Le nom du quartier, donné dès les premières années du projet, n’a pas été choisi au hasard. Depuis plusieurs décennies, le goût pour l’antique, la culture et l’architecture classique a envahi tous les domaines de l’art et en particulier l’architecture. Paris devient une seconde Athènes. Mais l’engouement pour la Grèce va bien au-delà au point que la France participe à la guerre de libération de la Grèce contre les Turcs en 1821.

S’appuyant sur cette grécomanie ambiante pour baptiser son quartier, l’architecte Auguste Constantin souhaite ainsi « réunir autant que possible des personnes choisies, et ayant des réputations acquises dans les lettres, les sciences ou les armes. » C’est la raison pour laquelle il choisit de nommer le quartier « la Nouvelle Athènes » avec son principal soutien financier, Augustin Lapeyrière ; ce dernier n’étant autre qu’un éminent collectionneur d’art, receveur général des finances de la Seine et.. plus grosse fortune particulière recensée sous la Restauration !

Profitant de cette atmosphère propice aux arts, aux rencontres et au travail comme au divertissement, les artistes investissent le quartier. Talma, George Sand, Alexandre Dumas ou Eugène Delacroix qui ne quittera le quartier que pour se rapprocher du chantier de Saint-Sulpice ; nombreux sont les artistes, peintres, sculpteurs, écrivains ou tragédiens à s’installer dans cette nouvelle Athènes, ils figurent parmi les principaux représentants du courant romantique en France.

 

Cette visite peut être couplée avec une visite du Musée de la Vie Romantique.

Pour la petite histoire….

C’est dans ce quartier qu’est née, au XIXe siècle, l’expression « essuyer les plâtres ». En effet, les promoteurs immobiliers souhaitaient rentabiliser rapidement leurs investissements et donc, louer rapidement leurs constructions, bien que les plâtres ne soient souvent pas encore secs. Les Lorettes, jeunes femmes aux moyens fort modestes, louaient pour un loyer réduit ces logements insalubres le temps « d’essuyer les plâtres » !

J’ai participé avec mon entreprise à plusieurs visites organisées par Marjorie (Montmartre, les passages couverts, l’Opéra Garnier, le musée de l’Orangerie…) et j’ai adoré la façon dont elle raconte les lieux, leur histoire ainsi que les anecdotes. Elle est même parvenue à me faire apprécier des oeuvres que je considérais sans intérêt en les replaçant dans le contexte de l’époque et de leur auteur ! Encore merci Marjorie et à bientôt pour de nouvelles visites.
Christine S

Le 08/06/2021

Le professionnalisme, les connaissances historiques et culturelles, la pédagogie de Marjorie ont rendu cette « visite » sur les Expositions Universelles hyper intéressante et enrichissante. Nous aurions pu continuer à l’écouter pendant des heures. Hâte de la retrouver pour les visites dans Paris.
Mélanie Dufond

Crédits photos : Les Bonnes Visites.

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