Les Passages Couverts

Visite

1h30 à 2h

Par groupes de 2 à 25 personnes

Issus d’opérations immobilières facilitées par les saisies révolutionnaires, favorisés par un urbanisme parisien encore médiéval et peu propice à la promenade, enfin et surtout mus par la naissance d’une société de loisirs avide de consommation ; les passages couverts sont la transposition parisienne des bazars orientaux.

Découvrez lors d’une visite guidée à l’abri des intempéries, du bruit et de la circulation, ces passages au charme suranné qui sauront vous séduire.

Mutations du commerce parisien

Sous l’Ancien régime, fabrication et commerce vont de pair. Protégés par les corporations et leurs monopoles, artistes et artisans produisent des biens de qualité qu’ils vendent généralement directement à une clientèle assurée d’une fabrication loyale. Un système qui engendre toutefois une stagnation technique aux dépends des consommateurs et des artisans les plus habiles.

Le duc d’Orléans, cousin de Louis XVI ouvert aux idées réformatrices, crée en 1786 au Palais Royal qu’il occupe, deux ensembles commerciaux affranchis du contrôle des jurandes. Le succès est au rendez-vous : les marchands profitant de leur liberté, s’affranchissent de la tutelle imposée de Versailles et proposent pour la première fois à Paris la mode anglaise, tandis que cafés, boutiques d’estampes et de gravures se partagent les 88 boutiques fréquentées par une foule très disparate de flâneurs.

Peu de temps après, la chute de l’Ancien régime, consacre la liberté d’entreprendre, l’abolition des corporations et déclare la liberté de commerce sans restriction. L’implantation des nouvelles boutiques dans l’esprit du Palais Royal est facilitée par de grandes opérations de spéculation immobilière : les biens des nobles émigrés sont confisqués puis mis en vente. Sur les jardins des anciens hôtels particuliers naissent dans les années 1820 des passages couverts, bordés de boutiques, pour accueillir les premiers promeneurs de Paris, à l’abri de la pluie, de la boue et de la saleté des rues parisiennes.

Des bazars orientaux à Paris…

Véritables raccourcis dans le dédale des ruelles de la capitale, les Parisiens découvrent les débuts de l’architecture métallique et admirent les premières verrières, bientôt suivies des premières coupoles. La lumière naturelle inonde les passages dans la journée et l’éclairage au gaz, dernière innovation, prend le relais à la nuit tombée quand l’obscurité gagne le reste de Paris.

Avec l’Empire, les Parisiens se laissent fasciner par l’Orient, et les décors féériques recréés dans les passages, la débauche de marchandises évoquent les bazars orientaux pour mieux séduire une clientèle aisée qui n’a pas encore l’habitude de faire les magasins. Les passages se retrouvent vite au cœur d’un écosystème dans lequel cafés, estaminets, théâtre et salles de spectacles jouent un rôle fondamental. Proches des lieux à la mode de la capitale, comme le Palais Royal ou les Grands boulevards, les passages s’associent à des lieux de loisirs pour s’assurer un flux de visiteurs en journée comme en soirée. Cocottes et autres perdrix roses ajoutent la touche finale qui garantit le succès de ces somptueuses rues couvertes, dont quelques exemplaires ont été préservés pour notre plus grand plaisir…

Pour la petite histoire….

De 1850 à 1853, se tenait à l’entrée du Passage Jouffroy, la Loterie du Lingot d’Or. Comme son nom l’indique, le premier prix était doté d’un lingot, lequel était exposé dans la vitrine à l’angle du passage, provoquant de véritables attroupements. Cette loterie, au but louable en apparence, devait financer le voyage de 5 000 ouvriers sans travail vers la Californie afin d’y chercher de l’or. Durant les trois années que dura la loterie, une quinzaine de navires transportèrent à San Francisco près de 3 000 hommes et femmes qui y recevaient un petit pécule et étaient priés de se débrouiller seuls. On découvrit finalement qu’il y avait beaucoup de billets portant le même numéro, et personne ne gagna jamais le fameux lingot !

J’ai participé avec mon entreprise à plusieurs visites organisées par Marjorie (Montmartre, les passages couverts, l’Opéra Garnier, le musée de l’Orangerie…) et j’ai adoré la façon dont elle raconte les lieux, leur histoire ainsi que les anecdotes. Elle est même parvenue à me faire apprécier des oeuvres que je considérais sans intérêt en les replaçant dans le contexte de l’époque et de leur auteur ! Encore merci Marjorie et à bientôt pour de nouvelles visites.

Christine S

Le 08/06/2021

Un programme artistique , culturel et historique de très grande qualité. Marjorie a le don de transmettre son enthousiasme et de partager ses connaissances. En cette période de confinement nous ne pouvons que vous inciter à choisir un thème à découvrir ou à approfondir pour vous faire une idée par vous-même .Vous ne le regretterez pas .Merci Marjorie. Anny et Guy

GUY R de HOUILLES

Le 26/03/2021

Crédits : Fred Nassar via UnsplashLouis Paulin via Unsplash 

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