Le Musée Rodin
L’œuvre d’une vieVisite
1h30
Par groupes de 25 personnes
Au cœur du 7e arrondissement, le musée Rodin occupe le magnifique hôtel particulier dans lequel Auguste Rodin et quelques autres membres de la bohême artistique du début du XXe siècle avaient élu domicile. Parmi les sculptures en marbre et en terre du maître sont également présentées les œuvres de sa collection personnelle regroupant des chefs d’œuvre de Camille Claudel, Claude Monet ou Vincent Van Gogh..
La visite guidée se poursuit parmi les bronzes exposés dans le cadre exceptionnel des grands jardins à la française qui entourent le musée.
Le cadre exceptionnel de l’Hôtel Biron
Cette demeure raffinée a été édifiée entre 1728 et 1730 par un architecte de premier plan, Ange-Jacques Gabriel, et décorée par le premier peintre du roi François Lemoyne. Le duc de Biron en fait l’acquisition en 1853 et aménage des jardins qui sont alors d’une grande notoriété. Le duc meurt juste avant la Révolution, qui loue le domaine à des entrepreneurs de bals publics. Tour à tour siège de la légation pontificale puis ambassade de Russie, il devient en 1820 un pensionnat pour jeunes filles de l’aristocratie ce qu’il restera jusqu’en 1905. Promis à la démolition depuis les lois de séparation de l’Eglise et de l’Etat, le lieu est investi par les artistes tels que la danseuse Isadora Duncan, le peintre Henri Matisse ou le poète Jean Cocteau.
C’est l’écrivain Reiner Maria Rilke, alors secrétaire particulier d’Auguste Rodin, qui lui fait découvrir cet endroit où cohabite la bohême artistique. Rodin y prend un atelier, tout en continuant de loger et de travailler à la Villa des Brillants à Meudon. Mais en 1911, l’Etat devient propriétaire du domaine et en affecte une partie de ses trois hectares au Lycée Victor Duruy. Les artistes doivent être expulsés. Rodin décide dès lors de remettre l’intégralité de ses œuvres et collections à l’Etat si celui-ci lui consacre un musée dans ce lieu. Après de longues tractations, le musée est ouvert en 1919, deux ans après la mort de l’artiste.
Le marbre et la chair
Bien qu’influencé par ses maîtres comme par les collections qu’il réunit, Rodin a une démarche artistique très nettement identifiable et en même temps quasiment inclassable. Sa manière de travailler par masse, de laisser des zones entières de l’œuvre à l’état brut, d’aller à l’essentiel comme d’accentuer certains détails le rattache à l’Expressionnisme. Et pourtant, l’expression de sa passion, de sa mélancolie et de sa souffrance, notamment dans sa relation avec Camille Claudel, renvoie directement au Symbolisme.
Le corps humain, masculin ou féminin, est le sujet principal de son œuvre très vaste composée d’environ 7 000 sculptures, 10 000 dessins et autant de photographies. Travailleur infatigable, il s’adonne à toutes les techniques de la gravure à la pâte de verre, de la photographie au bronze et bien sûr le marbre. Le modelage reste toutefois son mode d’expression privilégié, et sa réflexion sur l’ajout de matière, les marques laissées par son travail sur l’œuvre, la reprise incessante de certains motifs ajoutés, cassés, transformés, sont caractéristiques de son travail et en font le premier grand sculpteur moderne français.
Une diversité et une richesse à découvrir et à explorer dans le cadre exceptionnel de l’Hôtel Biron.
Pour la petite histoire
Bien que connu et reconnu de son vivant, les relations de Rodin avec ses commanditaires sont loin d’être simples. La Porte de l’Enfer est la première grande commande publique que reçoit Rodin en 1880. Porte monumentale pour un musée des Arts Décoratifs qui ne verra jamais le jour, le premier projet représente tous les personnages des neuf cercles de l’Enfer de Dante. Mais au bout de vingt ans de travaux Rodin ne présente qu’une porte vide lors de l’Exposition Universelle de 1900 ! Travaillant durant toute sa carrière sur ces groupes de personnages, qui deviennent des œuvres autonomes, Rodin meurt en 1917 sans les avoir inclus sur sa porte. Les tirages visibles aujourd’hui sont donc tous posthumes.
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