Saint-Germain-des-Prés
Trésors d'une égliseVisite guidée
1h30
Jusqu'à 25 participants
Une histoire riche et mouvementée
Au milieu du VIe siècle, le roi Childebert fonde un sanctuaire destiné à recevoir de précieuses reliques de saint Vincent et de la Croix du Christ rapportées d’Espagne. L’abbaye fondée près de la basilique, richement dotée, devient peu à peu l’une des plus importantes et des plus prestigieuses de Paris. Extrêmement puissante, son rayonnement au cours des siècles est tout autant liturgique, qu’artistique ou intellectuel.
En effet, la nécropole mérovingienne est largement dotée par les rois, c’est également un lieu de pèlerinage et l’origine d’une importante production de manuscrits enluminés ; sa richesse attise les convoitises. Sans surprise, Saint-Germain-des-Prés est ravagée à plusieurs reprises par les Normands et n’est sauvée du saccage que grâce au paiement d’une importante rançon.
L’église actuelle, reconstruite aux XIe et XIIe siècles, témoigne de deux grands moments de l’histoire de l’architecture : le début de l’époque romane pour la nef et le début de l’époque gothique pour le chœur. Du premier nous reste l’extraordinaire ensemble de chapiteaux historiés datant des environs de l’an mil, du second l’un des premiers chœurs gothiques. D’importants travaux sont entrepris au XVIIe siècle, lorsque l’abbaye devient le siège de la congrégation bénédictine de St Maure. Toutefois, les moines mauristes ont le souci de préserver le style de l’abbatiale qui sera de nouveau mise à rude épreuve sous la période révolutionnaire.
Spectaculaire restauration de Saint-Germain-des-Prés
Comme toutes les abbayes, Saint-Germain-des-Prés est fermée à la Révolution ; elle n’est rendue au culte qu’en 1803. L’abbaye ravagée, l’église est depuis lors exclusivement paroissiale. Très endommagée, elle ne doit sa survie qu’à la ténacité de l’architecte Hippolyte Godde qui entreprend sa première longue restauration. A la fin de celle-ci, son successeur, Victor Baltard s’adresse à Hippolyte Flandrin, un ami de longue date, pour concevoir un nouveau décor intérieur. Durant plus de 20 ans, Flandrin recouvre de peintures 8 000 m2 de parois pour revenir à l’esprit d’origine de l’édifice. Un ensemble d’une unité et d’une harmonie inégalées dans Paris. En adoptant une technique devenue rare, la peinture à la cire, Hippolyte Flandrin relève non seulement un défi technique en protégeant son œuvre de l’humidité, mais il se mesure également aux grandes fresques de Giotto et des maîtres du Moyen Age.
Cet ensemble a été lui-même restauré de 2015 à 2019, par 45 restaurateurs qui ont permis de restituer l’aspect du XIXe siècle et le mettre en valeur. Un travail délicat de nettoyage de l’œuvre de Flandrin, dont la technique de peinture à l’encaustique a évolué au cours du chantier. A redécouvrir absolument !
Pour la petite histoire….
Vite dépouillée à la Révolution, l’Etat affecte l’église de Saint-Germain-des-Prés à un nouvel usage : elle devient usine de salpêtre. Les Parisiens sont donc invités à racler les murs de leurs caves pour en récupérer le salpêtre, qui est acheminé jusqu’à cette nouvelle raffinerie. Là, elle est lessivée, purifiée et transformée. On « culbute » le dallage, on installe fourneaux et chaudières dans les chapelles, la nef accueille les bassin de cristallisation et on creuse partout des rigoles… Une dangereuse installation qui prend fin rapidement toutefois, puisqu’elle est ravagée par un incendie dès 1794, détruisant au passage la fameuse bibliothèque de l’abbaye.
Crédits photos : Les Bonnes Visites – Unsplash
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