Musée Jacquemart André

Demeure de collectionneurs

Visite guidée

1h30

Jusqu'à 25 participants

Sous le Second empire, la plaine Monceau devient le quartier de prédilection de la haute bourgeoisie parisienne. C’est donc tout naturellement là qu’Edouard André, amateur d’art éclairé à la tête d’une immense fortune, décide de se faire construire une magnifique demeure pour abriter ses œuvres d’art. Son mariage avec l’artiste Nelly Jacquemart ne fait que renforcer son projet de collection, et c’est elle, au tournant du siècle, qui transforme leur demeure et son incroyable collection en musée.

Le charme de l’ancien, le confort moderne

Retiré des affaires après la chute du Second Empire, Edouard André achète la célèbre revue La gazette des Beaux-Arts et devient directeur de l’Union centrale des Arts Décoratifs. Il consacre dorénavant son argent et son énergie aux arts. Au cœur du quartier le plus en vogue à la fin des années 1860, l’aristocrate confie à Henri Parent, architecte à la mode, la construction d’une demeure gigantesque dans laquelle il s’installe d’abord seul.

Construit le long du boulevard Haussmann, axe très fréquenté du nouveau Paris d’Haussmann, l’hôtel dresse fièrement sa longue façade sur le boulevard, qu’il domine de son jardin suspendu. Tel un décor de théâtre, les invités s’y pressent et s’y montrent lors des grandes réceptions où ils passent avec ravissement du salon de musique au jardin d’hiver.

Un prodigieux escalier de marbre à double révolution frappe les esprits. Tel un décor de théâtre, il est orné d’une fresque de Giovanni Battista Tiepolo détachée des murs de la Villa Contarini à Padoue.

Comme ce fut le cas pour l’escalier, les pièces sont élaborées en fonction des éléments décoratifs en possession du collectionneur : la taille du grand salon dépend donc des boiseries du XVIIIe siècle, lesquelles sont toutefois adaptées grâce à un ingénieux système hydraulique qui permet de les faire disparaître dans le sol pour dégager de plus grands espaces de réception !

Où le raffinement des intérieurs n’a d’égal que celui des collections…

Rejoint dans cette demeure par la portraitiste Nelly Jacquemart rencontrée à l’occasion de la réalisation de son portrait ; Edouard André ne cesse d’augmenter ses collections. Le couple meuble ses appartements de rares pièces de mobilier du XVIIIe siècle qui font échos aux boiseries, tapisseries et objets d’art, et les décore de peintures venues de toute l’Europe.  Les œuvres de Boucher, Chardin ou Fragonard côtoient ainsi des œuvres de Rembrandt, Reynolds ou Canaletto. A l’étage, l’atelier de peinture de Nelly accueille bientôt une large collection de sculptures italiennes et sert d’antichambre au saint des saints, les pièces les plus importantes à leurs yeux : le musée italien.

Sous des plafonds vénitiens, entourés de stalles d’églises sculptées ou marquetées, les chefs d’œuvres des primitifs italiens se dévoilent aux yeux visiteurs sélectionnés par Edouard André et Nelly Jacquemart. Là, les Vierge à l’Enfant de Botticelli côtoient celles du Pérugin, ou de Bellini ; les panneaux de Paolo Uccello répondent à ceux, tout aussi rares en France, de Carpaccio et succèdent aux sculptures de Donatello.

Pour la petite histoire….

Lors d’un voyage en Italie, Edouard André achète un meuble comme il n’en existe nulle part ailleurs. Portant une estampille italienne, il ne se doute pas que ses belles sculptures dorées, son décor de cuivre et d’étain, et ses incrustations de lapis-lazuli sont en réalité le travail de l’ébéniste français Pierre Gole. Car il s’agit bien d’un cabinet offert par Louis XIV à la ravissante Duchesse de Fontange. Le décor représentant les amours d’Hercule et Omphale rappelle bien les amours du roi pour sa jeune maîtresse, dont la princesse palatine disait qu’elle était « belle comme un ange, avec un cœur excellent, mais sotte comme un panier » !

J’ai participé avec mon entreprise à plusieurs visites organisées par Marjorie (Montmartre, les passages couverts, l’Opéra Garnier, le musée de l’Orangerie…) et j’ai adoré la façon dont elle raconte les lieux, leur histoire ainsi que les anecdotes. Elle est même parvenue à me faire apprécier des oeuvres que je considérais sans intérêt en les replaçant dans le contexte de l’époque et de leur auteur ! Encore merci Marjorie et à bientôt pour de nouvelles visites.
Christine S

Le 08/06/2021

Le professionnalisme, les connaissances historiques et culturelles, la pédagogie de Marjorie ont rendu cette « visite » sur les Expositions Universelles hyper intéressante et enrichissante. Nous aurions pu continuer à l’écouter pendant des heures. Hâte de la retrouver pour les visites dans Paris.
Mélanie Dufond

Crédits photos : Wikipédia et Les Bonnes Visites

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