La plaine Monceau
Visite
1h30 à 2h
De 2 à 25 personnes
A la limite de Paris, autour de l’ancienne « folie de Chartres » – l’extravagant pavillon de Philippe d’Orléans – se déployait le Parc Monceau, un extraordinaire jardin à l’anglaise de 13 hectares conçu au XVIIIe siècle et que l’Etat, la famille d’Orléans et les promoteurs allaient se disputer… Bien que réduit et transformé, le Parc Monceau reste parmi les plus beaux de Paris, pouvant s’enorgueillir de fabriques et d’arbres exceptionnels. En bordure du parc, un quartier résidentiel et luxueux concentre un échantillon des plus beaux hôtels particuliers de la capitale, véritable musée d’architecture à ciel ouvert à découvrir lors de cette visite guidée.
De la plaine au parc
L’ouest de Paris était autrefois recouvert par une vaste forêt de chênes, la forêt du Rouvray. Au fil des siècles, l’agriculture prend progressivement le pas sur la forêt et le hameau de Monceau s’y développe très lentement puisqu’aux XVIe et XVIIe s., il n’est composé que d’une douzaine de maisons seulement entourées de champs. Ces cultures, bien que régulièrement ravagées par le gibier réservé aux chasses royales, permettent néanmoins de ravitailler Paris et c’est la raison pour laquelle il est jusque-là interdit de construire hors les murs.
Entre 1769 et 1773, le duc de Chartres, futur duc d’Orléans, fait édifier la folie de Chartres, pavillon octogonal entouré d’un jardin à la française. Mais la mode change dans les années suivantes et afin de rivaliser avec les jardins de Bagatelle, d’Ermenonville, et le désert de Retz, voire avec les derniers aménagements de Versailles, le duc décide de faire réaliser un jardin de style anglo-chinois plus vaste. Il demande à Carmontelle, dessinateur et ordonnateur de ses fêtes, et au jardinier-paysagiste Thomas Blaikie de concevoir un « pays d’illusions » propice aux fêtes et de créer un univers enchanteur. Minarets, moulins hollandais, serres, kiosques, pagodes chinoises ou pyramides peuplent ce jardin extraordinaire.
Mutations d’un quartier
Lors de la Révolution, la folie de Chartres devient bien national ; ses bâtiments sont régulièrement loués pour l’organisation de fêtes ou de bals. Quelques décennies plus tard, en 1852, sous l’impulsion du baron Haussmann, la Ville de Paris rachète le parc et en revend un peu plus de la moitié aux financiers Emile et Isaac Pereire. Si la partie restante du parc est transformée en jardin public par le baron Haussmann, les frères Pereire organisent alors une opération immobilière de grande envergure : dix hectares sont lotis de magnifiques hôtels particuliers. Un quartier résidentiel et luxueux voit le jour, un véritable champ d’expérimentation pour l’urbanisme haussmannien de la seconde moitié du XIXe siècle. Des voies plantées d’arbres apparaissent, scandées de belles architectures, larges et droites pour permettre une sortie rapide de la ville. Avec l’annexion de 1860, spéculation et urbanisation se déchainent. L’opportunité de vivre dans un environnement propre, avec des rues larges et lumineuses, loin du centre de Paris insalubre et surpeuplé attire la haute bourgeoisie désireuse de se retrouver entre gens du même monde. Riches industriels, banquiers et artistes de renom font bâtir de magnifiques hôtels qui font encore aujourd’hui le charme de cette visite guidée.
Pour la petite histoire….
En 1787, le mur des fermiers généraux vient empiéter au nord sur la folie de Chartres. Afin de conserver une vue dégagée sur la campagne environnante, le duc obtient que le mur soit remplacé à cet endroit par un fossé, pourvu d’une rotonde à colonnade qui sert alors de poste d’observation aux gardiens d’octroi. Moyennant finances, le duc obtient de pouvoir aménager un salon qui lui est réservé au premier étage et qui lui permet de profiter pleinement d’une vue imprenable sur la plaine Monceau et son propre parc !
J’ai participé avec mon entreprise à plusieurs visites organisées par Marjorie (Montmartre, les passages couverts, l’Opéra Garnier, le musée de l’Orangerie…) et j’ai adoré la façon dont elle raconte les lieux, leur histoire ainsi que les anecdotes. Elle est même parvenue à me faire apprécier des oeuvres que je considérais sans intérêt en les replaçant dans le contexte de l’époque et de leur auteur ! Encore merci Marjorie et à bientôt pour de nouvelles visites.
Un programme artistique , culturel et historique de très grande qualité. Marjorie a le don de transmettre son enthousiasme et de partager ses connaissances. En cette période de confinement nous ne pouvons que vous inciter à choisir un thème à découvrir ou à approfondir pour vous faire une idée par vous-même .Vous ne le regretterez pas .Merci Marjorie. Anny et Guy
Crédits : Wikimedia par VVVCFFrance – Travail personnel, CC BY-SA 4.0, et 139904 de Pixabay
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