Saint André des Arts
Visite
1h30 à 2h
Par groupes de 25 personnes
Au début du XIIIe s, l’érection de la muraille de Philippe-Auguste coupe le domaine de l’abbaye de Saint-Germain-des-Prés en deux parties, créant une nouvelle paroisse à l’abri des remparts : la paroisse Saint-André. Par sa situation exceptionnelle elle attire révolutionnaires, libraires, éditeurs ou magistrats qui y font construire de beaux hôtels particuliers.
L’occasion de redécouvrir au cours de cette visite le premier café de Paris, les vestiges de la muraille de Philippe-Auguste et les ruelles, parmi les plus célèbres et les plus empruntées du XVIIe siècle, miraculeusement préservées et désertées de nos jours… pour notre plus grand plaisir.
L’ancien territoire de l’abbaye
En 542, le roi mérovingien Childebert Ier, fils de Clovis, rapporte d’importantes reliques d’Espagne et décide avec l’évêque de Paris, saint Germain, de la fondation d’une église pour les protéger. Cette église, en plus d’être un lieu de pèlerinage important, doit également devenir sa nécropole. Il fait ensuite don à l’église des terres du « clos de Laas » et lui cède les pêcheries situées sur la Seine à Paris, lui assurant de confortables revenus. Le fief de l’abbaye correspondrait aux 6e et 7e arrondissements actuels, du Petit Pont au cimetière Montparnasse, et son périmètre d’influence est sans cesse agrandi durant les siècles suivants. Le territoire de l’abbaye bénéficie de nombreux avantages, du fait de la protection de l’abbé, et connaît des vagues de peuplement successives.
Quand en 1210 est érigée la muraille de Philippe-Auguste, l’abbaye de Saint-Germain reste à l’extérieur des remparts tandis qu’une petite partie du domaine est englobée dans l’enceinte de Paris, créant de fait une nouvelle paroisse, la paroisse Saint-André. Saint-André profite donc du double avantage de la protection de l’enceinte qui attire de nombreuses installations et en fait un quartier très privilégié où de nombreuses institutions élisent domicile, tout en restant un quartier soumis au rayonnement de l’abbaye, et notamment son rôle dans la transmission des connaissances.
A la croisée des chemins
La voie majeure qui traverse le Clos de Laas est nommée, par déformation, Saint-André-des-Arts. La situation géographique du quartier qui prend le même nom, le long de la voie qui relie l’île de la Cité et l’abbaye Saint-Germain, le rend aussi attractif à toutes les époques. Au XIIIe siècle déjà, le roi de Navarre, Thibaud V de Champagne, acquiert un vaste terrain pour y installer sa résidence parisienne. C’est encore sa position centrale, qui détermine le roi Henri III à choisir le Couvent des Grands Augustins pour fonder en 1578 l’ordre du Saint-Esprit, le plus important de la monarchie française, afin de renforcer les liens avec les seigneurs catholiques les plus puissants.
La proximité avec le Parlement, la Chambre des Comptes ou la Cour des Aides attire également magistrats, avocats, procureurs, prélats et bourgeois opulents qui bâtissent de beaux hôtels particuliers le long des voies qui se multiplient aux XVIIe et XVIIIe siècle.
En 1686, l’Italien Francesco Procopio Dei Coltelli a l’idée d’ouvrir un établissement où l’on dégusterait en société une nouvelle boisson énergisante mise à la mode par l’ambassadeur de Turquie : le café. Trois ans plus tard, l’installation de la toute récente Comédie Française dans la même rue lui attire la clientèle du monde du spectacle et assure son succès.
Aujourd’hui encore, les rues de Saint André des Arts ont gardé leur aspect des XVIIe et XVIIIe siècle et sont empreintes d’une atmosphère particulière grâce aux libraires, éditeurs, et théâtres qui se mêlent à la vie étudiante et commerçante du quartier.
Pour la petite histoire….
Sous l’Ancien Régime, il existe plusieurs manières d’exécuter un condamné à mort, en fonction du crime commis ou de la condition du condamné. La Révolution française instaurant une nécessité de décence (donc une exécution rapide) et d’égalité pour tous les condamnés, adopte la machine proposée par le docteur Joseph-Ignace Guillotin, résidant Cour du commerce Saint André.
D’abord testée sur des moutons et des cadavres, la machine est appelée « louisette » avant que les journalistes parlementaires, mécontents du Dr Guillotin qui les rappelait à l’ordre à l’Assemblée, la baptisent « guillotine » au grand dam de l’intéressé ! Elle est aussi surnommée le « rasoir national » ou la « Veuve » en argot populaire tandis que les magistrats préfèrent parler de « bois de justice ».
J’ai participé avec mon entreprise à plusieurs visites organisées par Marjorie (Montmartre, les passages couverts, l’Opéra Garnier, le musée de l’Orangerie…) et j’ai adoré la façon dont elle raconte les lieux, leur histoire ainsi que les anecdotes. Elle est même parvenue à me faire apprécier des oeuvres que je considérais sans intérêt en les replaçant dans le contexte de l’époque et de leur auteur ! Encore merci Marjorie et à bientôt pour de nouvelles visites.
Un programme artistique , culturel et historique de très grande qualité. Marjorie a le don de transmettre son enthousiasme et de partager ses connaissances. En cette période de confinement nous ne pouvons que vous inciter à choisir un thème à découvrir ou à approfondir pour vous faire une idée par vous-même .Vous ne le regretterez pas .Merci Marjorie. Anny et Guy
Crédits photos : tdfugere sur Pixabay
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