L’Hôtel Cail
Demeure d’un industriel du Second EmpireVisite
1h30
De 2 à 20 personnes
Caché derrière l’église Saint-Augustin, l’hôtel Cail, actuelle mairie du VIIIe arrondissement, est l’un des rares beaux exemples d’architecture du Second Empire ayant conservé une partie de son décor à être encore accessible dans Paris.
Cette somptueuse demeure édifiée dans les années 1860 en bordure de la Plaine Monceau vous ravira par ses décors à découvrir lors d’une visite guidée.
Naissance d’un quartier à la mode
Dès 1854, les grandes lignes du futur quartier Monceau sont tracées sous la direction du préfet Haussmann qui reprend d’anciens chemins pour créer trois grands axes : le boulevard Malesherbes, l’avenue de Villiers et l’avenue de Wagram. Le boulevard Malesherbes devient, après 1860, la voie de prédilection vers ce nouveau quartier formé autour du parc Monceau. C’est donc tout naturellement le long de cette voie, où il faut être vu, que Jean-François Cail achète et échange, parcelle après parcelle, un terrain de plus de 5 000 hectares pour édifier sont hôtel particulier. Comme lui, banquiers et industriels dont la fortune est trop récente pour pouvoir prétendre s’installer au noble faubourg Saint-Germain, font construire dans le quartier de somptueuses résidences. Très à la mode, le quartier attire également des artistes qui apprécient la proximité des jardins ou des lieux d’Expositions Universelles, la très grande accessibilité et la propreté du quartier comparé au centre de la Ville proche de l’insalubrité.
Les architectes rivalisent de créativité et d’ingéniosité pour bâtir de magnifiques hôtels entourés de jardins qui transforment ce quartier jadis occupé par les baraques et les taudis de la Petite Pologne.
Un destin hors du commun
Rien ne prédestinait Jean-François Cail à devenir un magnat de l’industrie. Autodidacte né d’une famille très modeste des Deux-Sèvres, ses parents ne peuvent financer la totalité de sa scolarité qui n’est pas encore obligatoire. Connaissant les rudiments d’écriture et de calcul, il se lance à douze ans dans l’apprentissage de la chaudronnerie. Métier pénible et humble mais qui connaît un essor extraordinaire quelques années plus tard du fait de l’utilisation de la machine à vapeur et des machines-outils, à l’ère de l’industrie et des grandes usines. Volontaire, travailleur et doté d’une grande intelligence, Jean-François Cail gravit tous les échelons de sa société spécialisée dans le matériel de distillerie ou de fabrication de sucre. Il prend même la tête de son entreprise et développe la construction de ponts ou de locomotives ! Patron paternaliste et philanthrope, il se pose en protecteur de ses employés, à nouveau très en avance sur son temps.
Peu intéressé par les mondanités en vogue dans le quartier, Jean-François Cail conçoit son hôtel pour recevoir et impressionner ses clients grâce à son décor évocateur. Comme eux, laissez-vous charmer au cours de cette visite guidée par l’escalier d’honneur et sa majestueuse rampe, les boiseries du grand salon, devenu salle des mariages, ou encore les somptueux parquets de la salle de la vènerie.
Pour la petite histoire….
La légende veut que Jean-François Cail soit mort le 22 mai 1871, dans sa ferme modèle installée en Charente, au moment même où, dans son hôtel parisien, deux balles, dont les impacts sont toujours visibles, se logeaient dans le mur de la salle-à-manger, lors des épisodes sanglants de la Commune de Paris. Jean-François Cail est enterré au cimetière du Père Lachaise dans une allée qui porte son nom, lequel est aussi gravé sur la Tour Eiffel.
J’ai participé avec mon entreprise à plusieurs visites organisées par Marjorie (Montmartre, les passages couverts, l’Opéra Garnier, le musée de l’Orangerie…) et j’ai adoré la façon dont elle raconte les lieux, leur histoire ainsi que les anecdotes. Elle est même parvenue à me faire apprécier des oeuvres que je considérais sans intérêt en les replaçant dans le contexte de l’époque et de leur auteur ! Encore merci Marjorie et à bientôt pour de nouvelles visites.
Un programme artistique , culturel et historique de très grande qualité. Marjorie a le don de transmettre son enthousiasme et de partager ses connaissances. En cette période de confinement nous ne pouvons que vous inciter à choisir un thème à découvrir ou à approfondir pour vous faire une idée par vous-même .Vous ne le regretterez pas .Merci Marjorie. Anny et Guy
Crédits : Les Bonnes Visites
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